Les abus énormes de la finance conventionnelle, qui a pris une tournure délirante et incontrôlée après 2008, ont déjà commencé après la chute du mur de Berlin et celle de l’URSS dans le début des années 1990.
Elle nous mène tout droit dans une crise qui devient imminente et qu’on ne pourra éviter. Elle a des causes multiples liées aux abus de la finance, qui auront des conséquences dues aux machinations des banksters.
Ces abus de la finance ont rendu la finance malade, l’ont déphasée par rapport aux besoins de l’économie réelle, entraînés des calamités sociales dont un chômage accru, un arrêt de l’ascenseur social, et une certaine désespérance de beaucoup.
Passons en revue ce qui va déclencher les évènements :
Le Shadow Banking et sa dérive incontrôlée
Le shadow banking tandis qu’il fallait le réguler, ne l’a pas été. La spéculation qui était limitée aux banques s’est déplacée vers le shadow banking, système spéculatif qui repose sur la base de prêts extrêmement risqués aux entreprises et de prêts insolvables aux particuliers.
Le Conseil de stabilité financière, institution créée par le G20 au moment de la crise de 2008, estime que le shadow banking pèse 82 000 milliards de dollars, c’est-à-dire davantage que toutes les grandes économies du monde additionnées. Il y a fort à parier que les actions nécessaires pour réguler le shadow banking ne seront engagées qu’après le début de la crise à venir, et nous devons nous préparer à ses conséquences dès aujourd’hui.
À l’heure actuelle, le risque mondial de liquidités est particulièrement élevé. Ce qui veut dire que l’argent en circulation pour alimenter l’économie réelle manquera cruellement et la mettra à l’arrêt. Cela entraînera une crise sociale qui dépassera celle de 2008 et sera de l’ordre, ou pire, que la crise mémorable de 1929-1932.
La note déclassifiée de la CIA d’il y a 48 ans
Dès 1968, il y a près de 50 ans, un document secret de la CIA, maintenant déclassifié, énonçait le problème suspecté. On peut le lire ici. Il y a des petits futés sur ce site, des lecteurs très attentifs. Ils verront que ce document est paru au public en 1987 et que moins un an plus tard il y a eu un article prémonitoire dans The Economist, sur le Phoenix, sur lequel j’ai écrit un article ici. Pigé ! CIA, presse, décision !
https://www.scribd.com/document/20254882/CIA-1968-Financial-Crisis
Mais j’en donne deux autres extraits, dont l’un annonce la solution-miracle des SDR / DTS, et l’autre dit que cela doit provenir du FMI.
La combinaison des politiques monétaires et du taux de crédit extrêmement bas conduit actuellement à une économie très affaiblie.
Certains des clients des banques ont des profils risqués faisant face à des difficultés (entrepreneurs français, classe moyenne). Les banques n’ont pas le droit d’avoir des créances douteuses pour rester dans la légalité et elles vont donc se tourner vers le « shadow banking », « la finance de l’ombre ».
Elles utilisent la technique financière appelée titrisation, qui est une transformation des créances en titres financiers. Elles vont sortir de leur bilan les créances les plus risquées, les mettre dans un même panier, les mélanger et émettre des titres dits structurés en bourse, ou les vendre à de gros investisseurs (banques d’investissements, fonds mutuels, fonds monétaires, hedges funds).
Ce système présente un défaut majeur, l’interdépendance de tous ses acteurs. Si un maillon casse il entraînera dans sa chute tous les autres. La banque traditionnelle qui a émis ces titres sera tenue pour responsable selon les règles françaises. La faillite d’une banque importante ferait exploser le système bancaire national, et l’État interviendrait pour la sauver. On estime le risque à 82,000 milliards de dollars US
La pire crise financière que le monde n’a jamais connue est à notre porte.
Bien que salués, glorifiés et craints, les banquiers centraux sont entrés dans une nouvelle ère d’inflation monétaire en se positionnant à la reprise d’actifs pourris. Il y a même des actions en bourse dans leurs bilans, et en posséder n’est pas du tout le rôle d’une banque centrale. Rappelons que les banques centrale ne sont là que pour faire varier les liquidités et les taux directeurs courts.
Il est à noter que la banque centrale, organe financé par des fonds publics, agit en tant qu’agence de nationalisation de l’économie, s’appropriant des actifs au fil du processus de création monétaire tout en en faisant supporter le risque par la communauté. C’est évidemment un scandale.
Le credo des banquiers centraux repose sur leur aversion pour les taux d’intérêt, symboles selon eux d’un frein à la croissance et d’une rémunération injustement perçue par l’épargnant, même si ce dernier a travaillé dur et a payé impôts, taxes et dépenses de consommation.
La monnaie imprimée par les banques centrales ne constitue qu’une épargne fictive prête à tout moment à s’effondrer comme un château de cartes. Les banques privées préfèrent financer les États via des sommes colossales plutôt que financer l’économie réelle. PME et indépendants ne trouvent pas de crédit tandis que les grandes entreprises proches des banques privées profitent de conditions ultra favorables. Ceci est le résultat d’un monopole d’État : celui de la création monétaire confiée à un organisme étatique telle que la banque centrale. J’avais écrit un article ici (Les clés du poulailler).
Les États au bord du gouffre, incapables de respecter leurs budgets et de financer leurs dépenses, n’auront d’autres choix que d’envisager une confiscation indirecte de l’épargne réelle via la procédure de ‘bail in’ (recapitalisation des banques par saisie des dépôts). Ça nous pend au nez.
Dans une telle situation de détresse, les banques centrales tenteront à nouveau de « sauver » l’économie en créant de la monnaie. Mais dès que la demande de monnaie fiduciaire s’effondrera sur fond de méfiance du public, l’inflation partira à la hausse et enverra les taux d’intérêt vers des niveaux stratosphériques. Les SDR / DTS du FMI vont entrer en lice.
Le drame économique en cours se joue en plusieurs actes :
- • Le premier, entre 2012 et 2015, a vu les fondamentaux de la crise se mettre en place. Il y a eu une explosion de la valorisation des entreprises start-up, des actes terroristes qui ont engendré une instabilité politique et économique ainsi qu’une stagnation des salaires.
- • Le deuxième acte. Les investisseurs voient d’un côté la situation économique dans les pays émergents se détériorer et se rendent compte, de l’autre, que la dette privée (ménages et entreprises) dans les pays dits développés a explosé. En Europe, elle équivaut à 130 % du PIB de la zone euro. Ce dernier point fait craindre aux marchés le retour en force des créances douteuses, c’est-à-dire que les débiteurs auront du mal à rembourser. Les marchés anticipent, en effet, que la banque centrale américaine continue sur sa lancée de hausse progressive des taux débutée fin 2015. Les banques seraient alors obligées de répercuter cette tendance sur leurs crédits accordés, “ce qui risque de se traduire par une augmentation des impayés. Impayés qui coûteraient chers aux banques.
- • Le troisième acte, final : Ceci est l’une des grandes raisons de l’exode actuel vers le marché des dettes souveraines. Les investisseurs se détournent des valeurs bancaires en prévision des jours où les débiteurs ne pourront plus payer. Tous les investisseurs placent leur argent au même endroit, ce qui risque de créer une nouvelle bulle. Lorsqu’elle éclatera, car les bulles finissent toujours ainsi, il n’y aura alors plus de marché refuge et l’heure de la crise financière viendra.
Les grands groupes auraient pris soin de ne pas être ainsi exposés aux actifs les plus douteux. Les pertes actuelles sur les marchés financiers affectent surtout des millions d’investisseurs privés et de petits fonds de gestion. Aucune institution systémique – c’est-à-dire dont la chute affecterait tout le système financier – ne serait en danger, mais c’est vite dit.
La spoliation des comptes-bancaires vient (Bail-In)
On ne connaît pas la date de la prochaine crise financière internationale, bien sûr, mais on sait exactement comment elle va se régler : par la ponction des comptes bancaires. C’est légal en Europe depuis le 1er janvier 2016. Il s’agit désormais du seul moyen d’apurer sa dette tout en évitant l’effondrement économique.
« L’avantage déterminant » de ce nouveau procédé est celui-ci : éliminer les créances pourries et un endettement insoutenable, sans provoquer d’effondrement du système financier, et donc de toute l’économie. Précédemment, c’est-à-dire pendant l’entre-deux-guerres ou immédiatement après la Deuxième Guerre mondiale, c’est par une vague d’inflation ou même d’hyperinflation que les Etats se débarrassaient de leurs dettes, en ruinant au passage les épargnants, et en provoquant également des faillites bancaires.
Aujourd’hui, compte-tenu de la place prise par le système financier et du poids des banques systémiques, un tel scénario déboucherait sur un effondrement économique comparable à la crise de 1929. Voici à quoi servent les lois instituant les ponctions des comptes bancaires : organiser la faillite et la remise sur pied des banques en difficulté, en l’espace de quelques jours et dans un cadre légal, sans que l’économie réelle ne soit trop durement affectée. Au passage, l’épargnant y aura perdu tout ou partie de ses économies.
2016: Début de l’intensification de la crise
Le krach rampant de janvier 2016 est un fait. Il parle directement aux épargnants ou aux investisseurs institutionnels dont les portefeuilles vont porter les stigmates de lourdes dépréciations.
- • La défiance interbancaire persiste. Elle est attestée par les volumes de liquidités que les banques commerciales confient quotidiennement aux banques centrales de 2016, méfiantes qu’elles sont de la réalité de leurs concurrentes. Elles préfèrent un taux négatif au risque interbancaire ce qui en dit long sur leur propre analyse de la situation concrète.
- • La création monétaire issue de l’activité de crédit des banques demeure grippée. L’incertitude du prêteur quant à la qualité de ses contreparties, alliée à des normes sectorielles probablement élaborées trop drastiquement induisent un resserrement du crédit et un étranglement de l’économie réelle.
- • Face à ce blocage du monde du crédit, il a été inventé la notion de «quantitative easing » (QE), l’assouplissement quantitatif, qui donne aux banques centrales la mission de procéder à des rachats d’actifs moyennant une injection de liquidités. Sorte de pompe à morphine erratique, cette politique pose question. D’une part, la qualité des actifs éligibles à la politique de rachat ne manque pas d’inquiéter. D’autre part, la transmission verticale supposée de ces liquidités vers des projets tangibles de l’économie réelle a sous-estimé le prisme filtrant des banques souvent en quête de restauration de la qualité de leurs comptes, engagements hors-bilan inclus.
- • Désormais, facteur aggravant, c’est bien le statut de la création monétaire qui est en jeu. Cela n’a rien à voir avec une crise financière et une dépréciation sous oscillations de diverses valeurs sur les marchés. Il s’agit d’une inquiétude sur la pierre angulaire du système capitaliste que constitue la monnaie d’où les tensions présentes entre les devises phares.
On a tué la valeur de la rémunération de l’argent par la diffusion massive de taux epsilon voire négatifs: le système l’a intégré et nous lance au visage un boomerang nommé déflation découlant des trappes à liquidités ainsi générées.
- • Des milliards injectés par le QE n’ont pas fait repartir la moindre dynamique inflationniste. C’est une illustration incontestable de la virulence des forces déflationnistes qui nous menacent désormais.
La Chine va moins bien, la croissance mondiale se tasse, le pétrole est trop bas, trop longtemps…Tout ceci n’est pas tout nouveau, mais les investisseurs prennent peur désormais. Pourvu que cela ne dure pas. Sinon, ils auto-créeront une nouvelle crise financière, «plus violente».
Il y a dans le monde un cocktail explosif de mauvais signes.
- • Le ralentissement de la croissance en Chine pèse sur la demande de matières premières et de biens intermédiaires.
- • Le prix du pétrole est très bas et réduit la rentabilité à court terme des investissements dans ce secteur et les financeurs de projets (et parmi eux des banques) et certains spéculateurs sont menacés.
- • En outre, la crise géopolitique qui s’étend au Moyen-Orient, à l’Afrique et à l’Asie, ajoute beaucoup d’incertitude. Tout comme la crise migratoire de grande ampleur qui fragilise le projet d’intégration européen.
- • Du côté des États-Unis, la prudence affichée par Janet Yellen (la patronne de la Fed) a semé le doute sur une hausse prochaine des taux d’intérêt, pourtant largement anticipée il y a à peine quelques semaines.
- • Par ailleurs, les élections présidentielles à venir génèrent beaucoup de questions: certains candidats, très en rupture avec les milieux financiers d’affaires, peuvent déstabiliser les marchés.
- • Enfin en Europe, la politique de la BCE mise en place il y a presque un an ne produit pas d’effet visible. Au fond, sommes-nous sortis de la crise financière de 2007? Pas si sûr.
La dégringolade actuelle n’est que le prolongement du krach de l’été dernier. Elle est d’ailleurs liée à la même cause, en l’occurrence le ralentissement de l’économie chinoise et du monde émergent dans son ensemble. La baisse boursière est tout à fait normale, puisque la flambée précédente et en particulier celle du printemps 2015 était excessive par rapport aux perspectives de croissance et de résultats des entreprises.
Le krach larvé entamé l’été dernier et qui se poursuit aujourd’hui correspond donc tout simplement au dégonflement d’une bulle, alimentée par les excès de liquidités déversées par les Banques centrales occidentales.
Dans la mesure où cette stratégie de «planche à billets» et de distribution monétaire à taux proches de zéro va se prolonger, il est clair que des phases de rebonds boursiers se produiront forcément entre deux tempêtes. Nous sommes d’ailleurs d’ores et déjà dans un marché dit de trading, c’est-à-dire où les principaux investissements correspondent à des mouvements opportunistes de court terme, avec à la clé, une volatilité élevée. Autrement dit, les marchés actions vont continuer d’évoluer en eaux troubles, avec de fortes amplitudes à la baisse comme à la hausse, la tendance de fond restant néanmoins baissière.
Les turbulences sur les marchés financiers sont la conséquence de l’aversion pour les risques des investisseurs. Depuis le printemps 2015, les mauvais signaux l’emportent sur les bons. Par ailleurs, tous ces problèmes sont amplifiés par les Banques centrales, qui ont injecté des montagnes de liquidités sur les marchés pour tenter de purger la crise de 2008. Les mouvements financiers sont de plus en plus violents et disproportionnés. La crise sur les devises des pays émergents en 2013 en est la première preuve. Désormais, ce sont les marchés actions qui sont touchés. Ils remonteront aussi violemment qu’ils chutent… puis rechuteront.
Chacun a son canard boiteux de prédilection par lequel arriverait la catastrophe. Les années de vaches maigres arrivent.
Trop de crédit facile
Ironiquement, la principale crainte vient des moyens extraordinaires qui ont été déployés par les banques centrales pour sauver nos économies du pire durant la crise et essayer ensuite de leur redonner un peu d’allant. Avec leurs taux d’intérêt au plancher — sinon carrément en territoire négatif — et leur injection massive de liquidités, nos banquiers centraux ont noyé le marché de crédit facile encourageant d’autant le recours à l’endettement, mais incitant aussi les investisseurs, même les prudents, à aller chercher dans des placements de plus en plus risqués les rendements que ne leur offrent plus les bonnes vieilles obligations d’État.
Une hausse prématurée des taux d’intérêt aux États-Unis risquerait toutefois d’y faire « caler l’économie », a répété cette semaine le Fonds monétaire international. Ce que le FMI pense, mais n’a pas dit, c’est qu’elle risquerait aussi de déclencher un retour massif des investisseurs dans le marché américain et d’assécher d’un coup les sources de financement des autres économies, particulièrement celles en émergence.
Des fonds spéculatifs ont dû mettre la clef sous la porte, dans l’incapacité de faire face à des demandes soudaines et massives de retraits de fonds.
Conclusion
La confiance ! Sans elle, le doute, puis la crainte, la peur, et la panique. Elle s’érode, elle va exploser d’un seul coup.
Plus de confiance dans les banques centrales, dans la monnaie scripturale, dans le système financier, dans l’économie. Les quelques 50% d’acteurs financiers non reliés aux élites vont paniquer, retirer leur billes. On le voit déjà avec la désaffection des bourses et la montée du prix de l’or de 28% depuis 6 mois, les mines d’or ayant doublé de prix depuis fin Septembre 2015.
La crise va a aller crescendo, puis frapper durement !
Cette crise financière qui arrive va être exploitée par les élites et le FMI. Le jeu des élites va être d’utiliser les tares de la finance que je viens de décrire plus haut pour créer le chaos, faire peur, et imposer leurs DTS / SDR mais seulement après que le prix des actifs se soient effondrés, que les monnaies se soient effondrés. Ils recevront donc actifs et échange de fonds deux fois au moins plus importants que s’ils ne déclenchaient pas la crise. Leurs comptes de compensation dans le système des DTS / SDR va être leur moyen le plus incisif pour ce faire. Au vu et au su de nous tous, abusés comme des oiseaux qui viennent de naître.
Algarath
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